Bonjour toi,
Je suis officiellement en congé maternité (pour la seconde fois) - c'est-à-dire que j'accouche dans quatre semaines et j'ai enfin terminé tous les premiers jets de maquette d'album à envoyer aux mariés 2024 que je voulais absolument terminer avant l'arrivée de ma deuxième fille. Je me rappelle très bien de mon premier post-partum où j'avais à peine assez d'espace mental pour me souvenir de me brosser les dents les premiers jours, donc je ne voulais surtout pas rentrer dans cette nouvelle maternité sans être à jour de mes rendus pour les mariés 2024.
C'est désormais chose faite, et je me tourne maintenant vers 2025 ! Cette saison va marquer l'arrivée de nouvelles choses pour mes mariés, parce que 2024 est, très clairement, une année charnière pour moi, qui m'a amenée à questionner pas mal le fonctionnement de mon activité.
Petit récap rapide des changements que j'ai connus cette année :
J'ai déménagé il y a huit jours à l'autre bout de la France. De la Lorraine, je suis passée en Loire-Atlantique, d'où je suis originaire. Ce déménagement a évidemment beaucoup de conséquences côté photo : se réimplanter ailleurs ? Travailler dans toute la France ? Que maintenir dans mes offres, et que changer ?
Nota : un déménagement enceinte de huit mois, franchement c'est un projet que je ne te conseille pas, mais on ne choisit pas son timing et moi, le timing, ça a toujours été mon point fort (lol pas du tout le scénariste de ma vie est sous LSD en permanence je ne vois honnêtement pas d'autre explication).
Je m'apprête à accueillir notre deuxième poupoune alors que ma première vient tout juste d'avoir deux ans. Gérer une activité professionnelle et deux bébés, ça va aussi être un projet en soi.
Nota : mes filles ont deux ans d'écart, ce qui est peu. Après un parcours PMA de plus de deux ans pour la première, le scénariste de ma vie (toujours sous LSD, visiblement) m'a gratifié d'une grossesse surprise avant même la reprise de mon parcours PMA. Je le remercie chaudement, mais j'aimerais bien qu'il change de carburant.
Mon déménagement et l'arrêt anticipé de ma saison suite à ma grossesse ont été l'occasion de faire un bilan de mon activité de photographe de mariage, de ce que j'avais envie de changer ou de conserver après mon déménagement.
De cette réflexion sont nés plusieurs changements dont j'avais envie de te parler dans l'article d'aujourd'hui.
Des formules all-inclusive
C'est probablement le changement le plus significatif dans mes offres de photographie de mariage, et il découle naturellement de mon déménagement et de l'évolution de mon activité.
Jusqu'à cette année (incluse), mes formules se décomposaient ainsi :
Un tarif fixe en fonction de la prestation souhaitée (nombre d'heures et de jours de présence)
Des frais de déplacement chiffrés au cas par cas et validés avec les mariés
Cette manière de faire concernant les frais de déplacement posait toutefois pas mal de soucis :
Dès lors que tu souhaites être juste avec les mariés, tu as tendance à privilégier les solutions les moins chères, parfois au détriment de ton repos ou de ton bien-être. Mes mariés ne m'ont jamais demandé de faire ce genre de sacrifice, mais je me rends compte que je le faisais naturellement. Exemple : "Non je ne vais pas prendre ce train qui part à 9h car il est 40 euros plus cher, je partirai à 5h du matin ça n'est pas grave." Non, ça n'est pas grave sur un événement, mais sur quatre événements dans l'année, c'est une dette de sommeil et de fatigue qui impacte toute ma saison.
J'étais moins réactive pour booker les réservations puisque je dépendais d'une validation extérieure qui mettait parfois quelques jours à arriver (ce qui est normal, les gens travaillent, ils ont une vie, ils ne peuvent pas réagir au quart de tour simplement parce que ça t'arrange).
J'ai toujours été d'une nature anxieuse et dépendre de circonstances extérieures pour une partie de ma prestation (ici, la validation des mariés) me générait du stress.
Je fais de plus en plus de mariages dans toute la France. Je ne m'en plains pas du tout et c'est vraiment un privilège immense de pouvoir découvrir de nouveaux endroits, mais qui dit déplacements plus fréquents dit davantage de logistique à organiser. Ramener tout ça en interne me permettait de gagner du temps et de la sérénité.
Pour toutes ces raisons, à partir de 2025, toutes mes formules incluent par défaut les frais de déplacement. Il n'y a rien de plus à débourser pour les mariés, que je couvre un mariage dans ma région ou à l'autre bout de la France. Je me charge moi-même des réservations diverses, et si j'ai envie de me prendre un billet de train plus cher, un meilleur hôtel ou que sais-je, c'est entre moi et moi, et les mariés ne sont pas impactés par mes décisions.
Concrètement, quand tu te déplaces pour un mariage, ça se passe comment ?
J'arrive systématiquement la veille, voire l'avant-veille du mariage. D'une part, ça me permet de ne jamais risquer d'arriver en retard à un événement, d'autre part ça me laisse le temps de faire des repérages et des photos d'ambiance à verser au reportage. Ces images (qui devraient faire l'objet de leur propre article d'ailleurs) sont un 'bonus' que j'aime ajouter à mes reportages photo car elles contribuent à raconter 'l'histoire avant l'histoire' en quelque sorte, en montrant l'atmosphère du lieu ou des alentours du lieu où les mariés choisissent de s'unir. C'est aussi l'occasion pour moi de faire des promenades photo, de découvrir des endroits que je ne connais pas, de faire des exercices photo, bref, je prends du temps pour moi avant ma prestation tout en faisant en sorte que ce temps soit utile aux mariés. C'est du gagnant-gagnant !
L'accompagnement de mes mariés
C'est le second gros chantier que j'ai mis en place cette année pour la saison 2025 : repenser la manière dont j'accompagne les couples et dont je crée leurs images.
J'en ai déjà parlé sur ce blog, mais je m'efforce de me former régulièrement en photographie, d'apprendre auprès de photographes que j'admire, de découvrir de nouvelles techniques, de nouvelles approches photo, etc. Petit à petit, ces formations et cette réflexion m'ont permis de mieux analyser mon travail et la meilleure manière de créer les images qui me plaisent pour mes clients (et qui leur plaisent aussi si possible, hein, éventuellement).
2024 a marqué l'arrivée dans mon travail de nouvelles choses en photographie, notamment le clair-obscur, un rendu particulier jouant avec l'ombre et la lumière et nécessitant une vraie réflexion lors de la composition de l'image. Jusque-là, j'avais du mal à me faire confiance pour composer une image, pour demander des poses spécifiques aux mariés parce que je voulais obtenir cette image et ce type de rendu. A travers cette esthétique particulière qu'est le clair-obscur, et qui nécessite impérativement de composer l'image, j'ai commencé à appliquer une approche plus éditoriale de la photo de mariage, qui est venue se mêler à l'approche reportage classique.
L'approche éditoriale, je t'en parlais ici, c'est une approche plus 'scénographiée' de la photographie de mariage. C'est composer une image au lieu de simplement capter le réel quand et tel qu'il se produit. C'est nourrir une réflexion pour créer et composer une esthétique spécifique. Mais cette dynamique ne peut se faire qu'avec les mariés. Avec leur participation, leur confiance, et en adéquation avec leurs envies, surtout.
On en arrive donc à toute la période avant le mariage. J'ai mis en place puis étoffé au fil des années un document de suivi qui me permet de prendre note de tous les desideratas des mariés par rapport à leur mariage. Il manquait cependant à ces échanges préparatoires la dimension pédagogique. Comment transmettre à ces couples les connaissances que j'ai acquises au fil des mariages sur lesquels j'ai travaillé ? Comment les faire réfléchir à des sujets qui ne les ont probablement jamais effleurés parce que, contrairement à moi, ils n'ont a priori pas assisté à plusieurs dizaines d'événements avec un millier de problématiques différentes ?
La réponse s'est matérialisée sous la forme d'une idée qui n'est pas de moi, mais qui m'a été soufflée par le (très) talentueux, (très) patient et (très) gentil Pascal Vo : créer un magazine pour les mariés, dans lequel coucher tous les conseils, les remarques, les anecdotes, les histoires vécues, bref tout ce qui pourrait contribuer à donner aux mariés des éléments de réflexion concernant leur prestation photo de mariage, puis leur transmettre ce magazine durant leurs préparatifs afin qu'ils puissent prendre connaissance de tout ou d'une partie de son contenu afin d'acquérir des connaissances sur les points qui les intéressent.
La théorie est belle. En pratique ce sont des dizaines d'heures de galérade, déjà parce que concevoir un magazine c'est concevoir une mise en page, et que je ne suis pas graphiste. Quand est venu l'aspect rédactionnel, j'ai également déchanté assez vite. Vois-tu, je m'étais d'abord dis "oh mais tu tiens un blog, donc tu auras une base de départ". Bon, bah il s'avère que pas du tout, sache que le contenu de ce magazine est totalement inédit, parce que visiblement je suis incapable de ne pas me lasser moi même de mes propres écrits donc je suis quasiment repartie de zéro. J'ai aussi tenté d'aborder les choses de manière beaucoup plus concrète et pédagogique : qu'est ce que je te conseille pour telle et telle séquence en fonction du rendu souhaité, des conditions de lumière, etc. Bref, il y a de tout dans ce magazine, et après des heures de recherche, d'écriture et de réécriture, de mise en page remaniée 18 fois, le résultat est un document de 70 pages (quand même) dont j'attends actuellement le premier tirage pour validation avant de commander les exemplaires 2025. Mon objectif c'est de les transmettre aux mariés par voie postale pour Noël ! Si ça ne les intéresse pas du tout, a minima ça fera un livret un peu épais avec une jolie couverture pour caler leur table basse.
Indépendamment de l'utilité (que j'espère) de l'objet, je suis très fière d'être parvenue à mettre ça en place cette année, malgré la saison qui battait son plein, malgré le déménagement à planifier, malgré la grossesse, bref, malgré la vie en général.
Ce magazine est inclus dans ma prestation pour toutes les prestations de mariage. Il est évidemment fourni aux mariés sans frais supplémentaires et me permet d'apporter 'un peu plus' qu'une prestation photo. C'est très gratifiant pour moi, et j'espère que ça contribuera à étoffer l'expérience client que je propose et à faciliter la réflexion que j'ai avec chaque couple quant au contenu de leur reportage de mariage !
Nota : l'existence de ce magazine ne change rien au déroulé des appels découverte que je fais avec les couples. Qu'on travaille ensemble par la suite ou non, je ne fais pas de rétention d'information, et j'essaye toujours de conseiller le mieux possible si j'en ai l'occasion. Ce magazine est pensé pour aborder la prestation photo d'une manière plus exhaustive, en laissant la possibilité aux couples de le parcourir à leur rythme et comme ils le souhaitent.
Les objectifs 2025
Ils découlent directement des points précédents : j'espère et je souhaite continuer à photographier des mariés tout en améliorant l'accompagnement que je leur propose, et j'espère avoir la chance de continuer à sillonner la France pour accompagner les couples qui me font confiance !
Il y a peu de chance que tu me revois sur ce blog d'ici la fin de l'année, car j'entame actuellement mon neuvième mois de grossesse, et toute la meilleurs volonté du monde n'y changera rien : en post-partum, on essaye surtout de se souvenir quand est-ce qu'on s'est lavé les dents et de survivre au manque de sommeil. Bonne année 2025, donc, si on ne se revoit pas d'ici là (et si j'arrive à revenir, écoute, ça sera une bonne surprise, ma foi.)
A bientôt (pas tant, du coup)
Manon
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