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Manon Douard

Combien coûte un photographe de mariage ? (Partie 2/2)

Dernière mise à jour : 22 févr.


Bonjour toi,


Après un suspense digne d'un épisode de Game of Thrones pour les trois personnes et demi qui lisent ce blog régulièrement, je reviens avec la seconde partie de mon article d'il y a quelques jours sur le thème du "juste prix" d'une prestation photo de mariage.


Dans la première partie, j'ai évoqué plusieurs choses :

- Une prestation photo de mariage, ça n'est pas juste Jean Paul Rouve dans le Sens de la Fête.

- Nos frais de fonctionnement sont importants et impactent le tarif de notre prestation (logique qu'on retrouve dans n'importe quelle entreprise).

- Un photographe peut/doit valoriser son savoir-faire et donc augmenter ses prix au fur et à mesure qu'il acquiert de l'expérience et améliore ses compétences dans son domaine (logique qu'on retrouve dans n'importe quel travail d'artisanat).

- Le secteur du mariage est une industrie. Une industrie qui rassemble beaucoup de passionnés, certes, mais une industrie quand même. Les personnes qui y travaillent sont des professionnels dont c'est le métier, et réfléchir en termes de viabilité d'activité et de logique comptable ne veut pas dire chercher à arnaquer les mariés. On n'a pas à sous-évaluer notre travail sous prétexte qu'on bosse dans le monde du mariage. Les parcs Disneyland sont là pour "faire rêver les enfants" pourtant l'entrée du parc, tu la payes, et les personnes qui acceptent de suer pendant des heures sous des costumes de princesses de plusieurs kilos, elles sont payées aussi (et heureusement).


Pour rédiger cet article, je suis partie de la récurrence du montant de 1500 euros évoqué comme le "juste prix" d'une prestation photo de mariage sur différents forums et sites internet. La conclusion à laquelle je suis arrivée en me basant sur mon opinion et ma situation personnelle, c'est qu'en facturant des prestations de mariage 1000 à 1500 euros, j'estime qu'on ne peut pas installer une activité viable.


Alors, tu vas me dire ok Manon très bien, sauf qu'il y a énormément de photographes de mariage dont les prix c'est justement 1500 euros ou moins, et c'est d'ailleurs sûrement en partie pour ça que les mariés trouvent ça normal. Donc si d'après toi ce n'est pas viable, d'où sortent tous ces gens ?


C'est là qu'on arrive, je trouve, à la partie intéressante de cette analyse.



Pourquoi il y a tant de photographes de mariage dont les tarifs sont sous cette fameuse barre des 1500 euros ?


Je me suis posée exactement la même question. Et je pense qu'on ne peut pas y répondre sans s'intéresser au secteur de la photographie de mariage.


Le monde de la photographie de mariage : un secteur ultra-concurrentiel avec un turnover énorme


D'abord, le secteur de la photographie de mariage est extrêmement concurrentiel. La photographie est un métier extrêmement prisé par les gens qui cherchent à se reconvertir. Les métiers artistiques et créatifs sont souvent perçus comme attirants quand tu sors d'un parcours professionnel "classique" (ce qui était mon cas). D'autre part, il n'y a pas de barrière à l'entrée pour être photographe : ta carte de visite ce sont tes photos. Personne ne m'a jamais demandé quelle formation j'avais suivie pour faire ce métier. Résultat : les nouveaux-venus arrivent dans nos métiers en flux tendu. C'est la première caractéristique de ce secteur.


L'autre point très important à avoir en tête, c'est que le turn-over dans nos métiers est hallucinant. Le turn-over, c'est le taux de renouvellement des professionnels du secteur. En gros : au bout de combien de temps, en moyenne, un photographe nouvellement installé abandonne purement et simplement son activité ? Et combien d'entre eux abandonnent effectivement ?


Eh bien beaucoup finissent par abandonner le métier, et certains le font après quelques mois seulement. Dans le monde de la photo de mariage, si je reprends les chiffres d'une formation que j'ai suivie il y a quelques mois, on estime que 90% des photographes de mariage abandonneront leur activité dans les douze premiers mois. Pour le dire autrement, 10% des photographes seulement exerceraient leur métier depuis plus d'un an. Conclusion : installer une activité viable est extrêmement difficile, et beaucoup de gens abandonnent relativement rapidement.


Pourquoi autant de gens abandonnent si vite ce métier ?


Je vais ici évoquer des causes structurelles. Il y a évidemment des gens qui réalisent tout simplement que ce métier n'est pas fait pour eux.


Le challenge de la reconversion


Le secteur de la photographie de mariage compte énormément de personnes en reconversion. Ce n'est pas un métier pour lequel on fait des études traditionnelles, comme pour être comptable, médecin ou avocat. Ce n'est pas non plus un métier qui nécessite un bagage académique spécifique, comme je te le disais plus haut. Et c'est un métier (photographe) qui continue d'attirer énormément. Quand je discute avec d'autres professionnels, je ne peux que constater à quel point nos parcours, nos trajectoires, nos choix de vie, sont différents. J'ai l'impression que dans l'extrême majorité, nous sommes tous venus d'autres métiers et avons souhaité nous reconvertir. Du coup il faut aussi regarder du côté des statistiques des métiers de reconversions.


Selon le CEREQ (centre d'études et de recherche sur les qualifications), un actif sur quatre a entrepris une reconversion entre 2016 et 2021. Selon ce même organisme, 10% seulement des personnes cherchant à se reconvertir y étaient parvenus en 2021. Cette statistique est évidemment à garder en tête quand on étudie le secteur du mariage.


Les difficultés liées au secteur de la photographie de mariage


Abordons maintenant plus spécifiquement les difficultés liées au secteur lui-même.


- La concurrence. Comme je te le disais, il y a sans cesse de nouveaux venus sur ce marché, or lorsque tu arrives, tu as tout à prouver et à construire : ton portfolio, ton image de marque, ton site internet, tes premiers avis, etc. De plus, il est difficile de se positionner par rapport aux autres professionnels quand on débute, parce ce qu'on ne sait pas encore à quelle clientèle on a envie de s'adresser, comment mettre en avant son travail, comment chercher ses clients, etc.

- L'investissement initial est particulièrement lourd, comme je te l'expliquais en première partie de cet article (on parle de plusieurs milliers d'euros pour avoir un matériel correct).

- Le manque de visibilité. Il n'y a qu'à regarder combien de photographes sont inscrits sur des annuaires comme mariage.net. Aujourd'hui, beaucoup de clients me contactent via mon site internet ou mon compte Instagram, mais il m'a fallu des mois de travail pour améliorer le référencement naturel de mon site, et des mois pour atteindre péniblement les quelques centaines d'abonnés que j'ai sur Instagram. Améliorer sa visibilité sur Internet c'est fastidieux, mais c'est surtout très long.



Les difficultés liées au métier de photographe de mariage


L'un des aspects les plus difficiles de notre métier, selon moi, c'est tout simplement l'aspect entrepreunarial du métier. C'est difficile de s'en rendre compte avant de le vivre, mais en tant que photographe de mariage auto entrepreneur, tu as tous les aspects de ta société à gérer. Et quand tu lances ton activité, tu n'as souvent dans un premier temps pas les moyens de déléguer ces différents aspects, donc tu dois tout gérer en parallèle.


Petit tour d'horizon de toutes les casquettes qu'un photographe de mariage doit prendre :

- Communication : comment se faire connaître, sur quels annuaires s'inscrire, comment obtenir ses premières images.

- Marketing : définir une stratégie commerciale. Comment comptes-tu te distinguer des autres ? Quels sont tes points forts ? Dans un secteur ultra-concurrentiel, c'est malheureusement compliqué de faire l'impasse sur cet aspect de ta communication.

- Webmaster : tôt ou tard, la question de la création et de la gestion d'un site internet se pose. Le côté création de site lui-même est très facilité aujourd'hui par de nombreuses plate-formes qui te pré-mâchent le travail. Mais le nerf de la guerre, c'est le référencement naturel (avoir un site que personne ne lit jamais a environ zéro intérêt), et cet aspect-là ne s'improvise pas : ça demande beaucoup de temps, et beaucoup de lecture aussi pour apprendre à le faire correctement et efficacement. Je persiste à penser que dans notre secteur, on peut se passer d'un webmaster (on n'a pas besoin d'atteindre la visibilité d'Amazon pour trouver nos clients) mais ça suppose de se former en autodidacte.

- Vente : quel prix pour telle ou telle prestation ? C'est bête, mais imagine que tu lances une activité et que tu doives fixer un tarif pour les services/produits que tu proposes. Quelle marge est acceptable ? Comment valorises-tu ton temps passé ? Ton savoir-faire ? Ta formation ?

- Commerce : il faut savoir convaincre des clients potentiels de travailler avec toi. Il faut aussi être capable de créer des liens avec d'autres professionnels du secteur, qui peuvent te conseiller, t'aider ou travailler avec toi sur des événements. La prospection téléphonique reste personnellement mon enfer personnel, mais j'ai dû en passer par là quand je me suis lancée.

- Comptabilité : gestion de ton livre de recettes, des acomptes et soldes de prestation reçus (pas la même année, généralement, pour encore plus de fun), gestion de tes factures d'entreprise, de tes investissements, etc.

- Administratif : personne ne s'occupe à ta place de tes impôts, du suivi de tes prestations, du suivi de tes contrats, ou de tes clients.

- Juridique : il faut bien donner un contrat à tes clients, et le contrat en question, il faut le rédiger. Beaucoup de prestataires commencent par rédiger un contrat seuls, faute du temps et de l'argent nécessaire pour solliciter un avocat spécialisé. Sauf que qui dit contrat non verrouillé par un juriste dit risques de problèmes ultérieurs si une prestation se passe mal.


Chaque point cité ci-dessus serait un métier à part entière dans une grande entreprise. Dans une petite structure, c'est toi qui gère chacun de ces aspects à tour de rôle. Ta capacité à passer d'une compétence à l'autre efficacement détermine aussi ta capacité à installer durablement ton activité. De plus, cela m'amène à un autre point important : le temps passé pour construire ton activité, pour mener à bien toutes ces tâches, pour te former y compris sur des sujets chiants (le référencement naturel c'est pas rigolo, qu'on se le dise), il est aussi valorisé dans le tarif de tes prestations.


Ces difficultés amènent donc à un état des lieux du secteur très particulier.


Statistiquement, 90% des photographes de mariage sont débutants


Revenons au secteur : si on considère que 90% des professionnels qui se lancent dans la photo de mariage abandonnent en moins d'un an, ça veut dire que dans le monde du mariage, en permanence, les trois quarts des professionnels sont des gens qui débutent dans la profession ou l'exercent depuis peu.


Le cercle vicieux de l'enfer


Quand tu te lances dans un métier d'image, ta priorité est évidemment d'avoir tes premiers clients et tes premières images. Tu vas donc pratiquer ce que l'on nomme des prix d'appels : des prix, a priori bas, avec lesquels tu te sens à l'aise et qui vont te permettre de signer tes premiers contrats. Je respecte cette approche - je l'ai pratiquée moi-même, jamais de ma vie je n'aurais pu défendre des prix à 2000 euros la prestation quand je me suis lancée - mais elle contribue à la précarité des photographes. Tout simplement parce que les mariés ne savent pas que ce sont des prix d'appels, que beaucoup de gens sont en réalité des gens qui débutent. Les mariés font juste le constat suivant : les trois-quart des photographes de mariage pratiquent des prix bas, et le quart restant paraît hors de prix en comparaison : c'est donc a priori que c'est la majorité qui pratique les vrais prix et que les autres sont réservés au haut de gamme/cherchent à arnaquer leurs clients.


Du coup, on rentre dans un cercle vicieux.


=> La majorité des photographes sur le marché sont ceux qui se lancent, donc ils pratiquent des prix bas

=> Du coup, les mariés pensent que ce genre de tarif est standard puisque c'est la majorité des photographes qui les proposent.

=> Du coup, ça crée une inertie sur le marché et crée cette fameuse barrière des 1500 euros dans l'esprit des mariés.

=> Du coup, les photographes sont impactés négativement par cette idée reçue, ce qui rend la signature des contrats d'autant plus difficile, et beaucoup abandonnent le métier faute d'activité viable.

=> Du coup, il reste proportionnellement peu de photographes déjà installés sur le marché, tandis qu'on continue de voir arriver beaucoup de nouveaux venus qui pratiquent des prix bas parce que le métier reste très attractif et qu'il faut bien démarrer son activité.

=> Du coup, les mariés pensent que ce tarif est standard etc.

Résultat = cercle vicieux de l'enfer.


Mais c'est ce constat moyen fun qui me permet d'aboutir à la question intéressante :


Comment je définis le tarif correct à mettre dans ma prestation de photo de mariage par rapport à mon budget ?


Pour moi, c'est ça, la bonne question. Ta voisine a peut-être payé son photographe 500 euros, et la cousine de ta pote 3000 euros. J-Lo elle a probablement payé plusieurs dizaines de milliers d'euros pour son photographe de mariage. Aucune n'a tord, ni raison parce que leurs situations sont différentes.


Axer sa réflexion prioritairement sur le budget, c'est ok, mais il faut que tu te bases sur des faits et des chiffres concrets, pas sur les faits d'armes de tes potes/cousins/parents. On a tous des attentes, une sensibilité et un budget différent.



Te baser sur ton budget de mariage global pour établir une fourchette cohérente


Je l'ai toujours dit aux futurs mariés avec qui j'échange et je le maintiens : un prix n'a de valeur que par rapport à quelque chose, en l'occurrence un budget mariage. Tu peux considérer qu'un photographe est trop cher par rapport au budget mariage que tu t'es fixé. En revanche, dire simplement "mon budget c'est 1500€ max" n'a pas vraiment de sens (et je le dis avec d'autant plus de décontraction que j'ai moi-même prononcé cette phrase quand je préparais mon mariage).


Pour moi, le cheminement le plus logique pour établir le plus justement et précisément possible l'enveloppe que tu es prêt(e) à mettre dans la prestation photo de ton mariage, c'est de repartir de ton budget global. Je te renvoie à un article que j'ai rédigé sur ce thème et qui me paraît être une bonne base de réflexion, si tu veux creuser ce sujet.


Quel pourcentage du budget global pour ma prestation photo de mariage ?


Une fois que tu as fixé ce budget global, demande toi quel pourcentage de ce budget devrait être alloué à la prestation photo de mariage. Là dessus, il n'y a pas d'autre règle que celles que tu te fixes, mais je peux te donner un chiffre auquel je suis personnellement arrivée : la prestation photographie représente selon moi 6 à 8% du budget mariage global.


Ce chiffre se base sur :

- Les articles que j'ai lus

- Des formations que j'ai suivies

- Mon expérience personnelle quand je préparais mon mariage

- Les discussions que j'ai eues avec d'autres photographes et avec des mariés avec qui j'en ai discutés.

- Le point de vue de wedding planners avec qui j'en ai discuté ou avec qui j'ai travaillé


Ce chiffre est totalement officieux et personnel. Je te le donne parce que j'ai la sensation qu'il se vérifie de plus en plus au fur et à mesure que je travaille dans ce milieu, et ça te donne un point de comparaison.


Ok mais en gros ta conclusion c'est que les photographes de mariage sont sous-payés et que c'est ma faute à moi, futur marié ?


Eh bien non, justement.


Ce serait un peu facile de juste décréter que tout ça, c'est ta faute à toi, futur marié désoeuvré qui cherche des informations sur des forums. De juste dire "ces personnes n'ont aucune sensibilité artistchique" et de décréter que le problème c'est pas moi c'est les autres.


Pour moi, ce n'est pas la faute des mariés si cette idée reçue que '1500 euros la prestation photo c'est normal' s'est installée.


C'est même très certainement en grande partie de notre faute à nous, professionnels de la photo de mariage.

Parce qu'on n'explique pas le concept de prix d'appel à nos mariés.

Parce que les mariés ne connaissent tout simplement pas le secteur de la photographie de mariage, et c'est normal. En tant que future mariée, j'avais ni le temps ni un intérêt quelconque à aller faire des analyses de marché de chaque profession liée au mariage. Ce n'était pas mon rôle.

Parce qu'on ne prend pas le temps d'expliquer les spécificités du secteur de la photo de mariage aux mariés.

Parce que les réseaux sociaux nous abreuvent de photos de mariage incroyables "au tarif exceptionnel de 490 euros" ce qui conduit les mariés à penser qu'on peut avoir un travail de grande qualité à moins de 500 euros (spoiler : non.) Cf la première partie de cet article.

Parce que quand des mariés nous appellent et nous annoncent une répartition de leurs postes de mariage qui nous paraît déséquilibré, on n'a pas toujours la motivation et l'envie de prendre le temps de leur donner un autre point de vue, juste histoire de confronter les opinions.


Exemple : l'autre jour, une mariée m'a appelée. Elle avait réservé un domaine de mariage à 10 000 euros mais avait un budget photo de 1000 euros "maximum". J'aurais dû lui expliquer mon point de vue. Lui dire qu'en moyenne, le budget du lieu représente 30% du budget global. Que donc, a priori, elle avait un budget total d'environ 30 000 euros. Que 1000 euros, c'était 3% de son budget total alloué à la photo, donc très en-dessous des 7/8% pratiqués en général. Ce qui ne veut pas dire que c'est pas un choix qui se justifie. Juste que son point de vue qui consistait à dire, en gros "c'est 1000 euros ou rien", il n'a pas de sens pour toutes les raisons énumérées dans cet article.

Lui dire, surtout, que personnellement je trouve dommage de louer un des lieux les plus chers et les plus beaux de ma région, pour finalement faire l'impasse sur un travail de qualité niveau prestation photo. Souligner aussi que les professionnels qu'elle semblait contacter étaient au-dessus de ces prix-là, preuve qu'elle semblait chercher un savoir-faire et un rendu d'image incompatible avec ce fameux budget de 1000 euros.

Bref, j'aurais dû prendre le temps d'échanger avec elle. Pas pour la juger ou la convaincre de changer d'avis, simplement pour lui donner mon ressenti, parce que peut-être un jour une personne de son entourage va se marier, et elle se serait souvenue de cet échange, et peut-être que ça aurait orienté différemment la réflexion d'un autre couple. Peut-être aussi qu'elle-même aurait fini par changer d'avis, et aurait été finalement bien contente d'avoir changé d'avis. A l'inverse, si elle part avec un photographe moins cher et que ses attentes (qui semblent importantes) sont déçues, est-ce que je suis pas un peu responsable ? De l'avoir laissée croire que son raisonnement était totalement cohérent et logique ?

J'aurais dû discuter avec elle de tout ça.

Et j'ai eu la flemme. Je suis pas très fière de moi.


Bref, il y a une éducation des mariés à faire, et cette éducation elle passe par nous, professionnels de mariage.

Je ne peux pas te reprocher de ne pas prendre en compte mon point de vue si je ne te le donne pas.

Pas plus que je ne peux te reprocher de ne pas avoir des informations que je ne prends pas le temps de t'expliquer.

La mariée qui m'a appelée avec son idée des 1000 euros de budget, elle n'avait pas l'air fermée à la discussion, c'est moi qui ai décidé de ne pas avoir cette conversation parce que pas le temps/pas envie (personne n'a envie d'être celui qui annonce une mauvaise nouvelle ou qui lance un débat potentiellement houleux).


Au final, je suis en partie responsable de cette situation dont je me plains autant que les autres.


Du coup, plutôt qu'un échange téléphonique de dix minutes, je me suis dis qu'un article de deux fois dix pages c'était quand même bien plus cohérent. La meuf n'est jamais dans l'excès.


D'accord maître Yoda, mais même avec tes explications, moi mon budget c'est 1500 euros.


Aucun souci !


Le but de cet article n'est pas de te dire que tu dois absolument t'aligner sur ces fameux 7 ou 8%, ni de te forcer la main pour que tu engages un photographe à 2000 euros si tu n'as pas cette somme et/ou juste pas envie de la mettre.


J'ai lu qu'en moyenne en France, les mariés ont 12 à 15 000 euros de budget mariage. 8% de 15 000 euros, c'est 1200 euros. Donc le tarif de 1500 euros ne doit pas être banni à jamais, il est même tout à fait cohérent dans beaucoup de situations. Mais il n'est pas absolu. Il faut garder à l'esprit :

1) combien représente ce montant par rapport à ton budget.

2) qu'est ce qui est inclus dans ce montant, parce que si pour 1500 euros, tu estimes que ton photographes doit rester 10 heures avec toi, te rendre deux albums, 50 tirages et un coffret USB, j'estime que c'est juste non viable de travailler dans ces conditions.


Le but de cet article, c'est de te donner des éléments de comparaison chiffrés, ce que je n'ai quasiment jamais vu sur Internet quand cette question est abordée. Alors je ne suis pas l'INSEE, j'ai pas fait un sondage auprès de 1000 personnes, ce n'est jamais que mon expérience perso, mais je me dis que c'est déjà ça.


Libre à toi de décider que la prestation photo ne t'intéresse pas plus que ça et que tu n'as pas envie de t'aligner sur ce taux de 7 à 8%. Mais au moins, ça sera un choix réfléchi basé ta situation personnelle, pas sur une idée reçue glanée sur des forums et qui ne s'appuie sur rien d'autre qu'un vague ressenti collectif.

L'autre point, c'est tout simplement de t'en dire plus sur le secteur de la photographie de mariage, qui est un secteur particulier, qui crée à mon sens une pression sur les photographes pour qu'ils pratiquent des tarifs à la baisse. Là encore, je ne te demande pas la charité, et au final tu peux tenir compte ou non de ces informations. Mais il me semble important que tu les aies.


C'est tout pour aujourd'hui ! Si tu es arrivé jusqu'ici, franchement bravo, et merci de t'être accroché parce que ce billet est long et pas forcément funny fun. J'espère néanmoins, que tu sois photographe pro ou futur marié, que j'ai pu t'apporter des informations intéressantes.


Tu peux te rendre sur mon site pour en savoir plus sur mes prestations ou voir certains extraits des mariages que j'ai eu la chance de couvrir. N'hésite pas à me contacter si tu le souhaites !


A bientôt,


Manon


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